• Caractère & Physique - Une dizaine de lignes, mais plus, c'est cool ! - :
Severus Snape n'a jamais été quelqu'un d'expressif, au contraire. Froid et désagréable, il est rare de voir une émotion déformer son visage, et ses seuls sourires sont simplement sarcastiques. Arrogant ? Peut-être un peu. Disons plutôt qu'il ne regarde pas les autres. Qu'il fait comme s'il ne les regardait pas, au moins. Il n'est pas non plus, en plus de tout ça, des plus impartiaux. Il y a certes, sa couverture à tenir, et il ne peut donc qu'avantager les Serpentards. mais il faut admettre que voir Minerva MagGonagall dépitée en fin d'année lui fait un plaisir fou. Des passions ? Bien peu. La magie noire, dans un premier temps. L'alcool, aussi, qui est d'une grande aide pour les longues soirées au coin du feu. Et terroriser les élèves, qui est, très certainement la plus passionnante.
Malgré tout cela, derrière le masque de froideur, il y a encore un peu de sentiments dans le corps de Snape. Peu, certes, la plupart ayant suivis Lily Evans dans l'autre-monde. Il porte une amitié certaine à Dumbledore, une haine profonde au jeune Potter, pour sa ressemblance avec James son père, mais aussi beaucoup de respect, car il doit reconnaitre, au fond, qu'intérieurement, il est un miroir de sa mère. Il apprécie encore Lucius Malefoy, un des rares amis qu'il a jamais eu. Il s'entend aussi fort bien avec Minerva MacGonagall, dont il apprécie l'intelligence, la droiture et la sévérité. Finalement, si sa loyauté n'est pas donné à beaucoup de monde, elle l'est d'une manière à la fois ineffable et irrévocable.
En fait, s'il peut sembler, au premier abord, n'être que quelqu'un de froid et désagréable, il a en réalité une personnalité plutôt complexe et tortueuse, qu'il faut savoir accepter avant de l'apprécier. Au fond, Severus est quelqu'un avec qui on peut avoir une discussion passionnante sans le moindre souci, pour peu que l'on sache prendre ses sarcasmes pour ce qu'ils sont, et y répondre adroitement.
Et pour peu qu'on ne s'attarde pas sur son physique en essayant d'y trouver quelque chose d'attirant. En fait, Snape pourrait être beau. Non, disons, moins désagréable à regarder, s'il le voulait. Il pourrait, dans un premier temps, comme ont pu lui conseiller des générations d'élèves, prendre soin de ses cheveux. Il faut dire qu'il l'aurait fait, s'il n'avait pas passé la plus grande partie de son temps dans les vapeurs de potions. Et son teint cireux, aussi. Il aurait pu corriger le tir, en sortant de ses cachots plus régulièrement que pour aller manger.
Car le reste, au fond, si l'on oubliait son nez et ses rictus constants, n'était pas des plus horribles. Il fallait dire que la guerre avait assez touché sa vie pour le changer, aussi bien psychologiquement que mentalement. S'il n'avait pas passé l'entièreté de son existence cachée sous de longues robes noires difformes, certains auraient certainement pu apercevoir qu'il n'était pas si mal bâti.
Cependant, ce n'était pas le cas. Et d'aucun ne se gênèrent donc pour prendre la chose à la rigolade. Jamais, pour autant, cela ne le perturba plus que cela.
• Histoire - Raconte ta vie, en au moins 25 lignes ! - :
Il y a des gens, au milieu de tant d'autres, qui naissent avec des parents adorables et aimant, qui grandissent entourés d'amis, chaque jour offrant son lot de câlins et de joie. Ils ont, par la suite, suivi un cursus universitaire leur offrant les plus grandes places de la société, sont devenus riches, et adorés de tous. Ils ont aussi, par leur générosité naturelle, offert à ceux qui étaient en manque. Ils ont vu leur famille grandir, et sont parti, la vieillesse finissant par les toucher, sereins, et aimés.
Ce n'est pas le cas de Severus Snape.
Severus Snape, lui, a été élevé dans une maison minuscule et crasseuse. Si sa mère l'a aimé, un peu comme elle a pu, différemment chaque jour, ce ne fut pas le cas de son père. Son père, lui a finalement toujours préféré battre sa femme, plutôt que de câliner son fils. Plus jouissif, certainement. Et tellement plus viril ! Le jeune Severus a donc grandi dans une souffrance constante, une souffrance qui, au fil des années, a fini par devenir une habitude. Une souffrance que seule la rencontre avec la jeune Lily Evans a pu atténuer.
Oh, certes, il n'a pas passé une minute sans penser à sa mère. Mais à l'époque, comme toujours chez lui, une capacité à abandonner et laisser mourir les gens qu'il aime s'est développée. Il se consolait en pensant qu'à son âge, il n'avait pas la capacité de défier son père. Pourtant, aujourd'hui encore, il sait que ce laisser-faire a été la cause d'une des deux plus grandes pertes de sa vie. Ainsi donc, il a grandi, entouré par un mélange sordide d'amour et de haine. S'il avait su, alors, que l'amour se dégraderait en haine, et que celle-ci finirait par l'envahir complètement.
Cela a commencé lors de sa première année au collège Poudlard. Il faut dire que les Maraudeurs ont pris un certain plaisir à le ridiculiser. Malgré cela, digne Serpentard qu'il était, il a gardé la tête haute, faisant fi de ces sarcasmes, se contentant de travailler, et de se créer des liens, pour la suite. Cependant, il aurait pu continuer à vivre simplement, si le nouveau but des Maraudeurs, et de l'un d'entre eux, particulièrement,
James Potter, n'avait pas été de l'éloigner de Lily.
Sa Lily ! Le pire, dans l'histoire, finalement, n'est pas qu'il ai essayé. C'est qu'il ai réussi.
Quand il y pense, aujourd'hui, Severus sait que tout est de sa faute, qu'au fond, Lily n'aurait pu être heureuse à ses côtés. Pourtant, une partie de lui-même ne peut cesser de hair cette journée où elle s'est éloignée de lui, cette journée au bord d'un lac, où tout a basculé. Où les liens entre eux se sont coupés. Non, pas entre eux. Les liens de elle à lui. Car de lui à elle, il ne peut ne pas l'admettre, ils ont toujours été là, ineffaçable. Jusqu'à la mort, pensait-il parfois.
Jusqu'à la mort.
S'il avait su qu'elle partirait avant lui. Et s'il avait su, en plus de cela, que ce serait de sa faute. Mais non, à l'époque, il s'était contenté d'être un gamin, têtu et imbécile, comme tous les autres au fond. Plus têtu et imbécile que James Potter et Sirius Black. Que les deux réunis. il y était parvenu. Et depuis lors, il s'en mordait toujours les doigts. Il avait pensé mourir lorsqu'il avait appris qu'elle était morte, tuée de la main du Seigneur des Ténèbres. Il avait cru ne pouvoir plus souffrir en voyant qu'il n'en était pas mort. Et lorsqu'il avait compris qu'il pouvait toujours marcher, toujours penser, malgré la souffrance, il s'était dirigé versDumbledore, pour enfin racheter toutes ses fautes. Il n'espérait pas le paradis. Autant dire qu'il n'y croyait pas. Non, la seule chose qu'il souhaitait, c'était le pardon de Lily, et sa survie, à travers son fils, à travers ses yeux. Ce qu'il lui fallait, désormais, c'était la survie de Harry Potter.
Harry Potter ! Comme son nom pouvait bruler l'oreille de Severus, et comme ses yeux pouvait bruler son être entier. Ainsi, pour ce gamin, insolent et désagréable, il devrait rester en vie, rester mangemort, rester quelqu'un qu'il ne souhaitait plus être. Il fallait qu'il y parvienne pourtant, pour Lily, pour le rejeton Potter, et puis, aussi un peu, pour la confiance que Dumbledore pouvait lui porter. Soit. Il serait le pion que l'on utiliserait pour faire tomber le roi. Car il devait en être ainsi.
« Ne laissons pas nos rois devenir fous, dans des défaites spectaculaires. »